Les illusions optico-géométriques.

I/Explications.

 

Ces   illusions  sont   des  images  créées   à   partir   de   figures    géométriques,

 pouvant  être  simples,  comme  compliquées.  La  plupart  des illusions  classiques

 ont  été  découvertes  dans  les  années  1830-1880.  Ce  sont  les   plus  faciles à 

réaliser, car  elles  sont généralement  composées de  peu  d’éléments,  basiques,

tels  que des  droites, des flèches, des cercles, etc. Au cours de  la seconde moitié

du XIXe siècle, des  pionniers de  la psychologie  expérimentale, comme Delboeuf,

 Hering, Müller-Lyer et plusieurs autres ont découvert une grande variété d’illusions 

dites   optico-géométriques   auxquelles   ils ont  laissé  leur  nom.  Elles  sont  très

nombreuses,   à  ce  jour,  environ  deux  cent   illusions    géométriques   ont   été

répertoriées.   Pour  le   scientifique,  l'illusion   dévoile  les    méthodes    utilisées

 par   le     cerveau   pour    traiter   intelligemment    une    donnée     sensorielle   .

 

 

Les illusions géométriques sont caractérisées par deux critères : 

 

  • L’élément « inducteur », qui provoque la déformation. Ce sont souvent des flèches, ou des points. 
  • L’élément « test », qui subit la déformation. Ce sont généralement des droites ou des flèches.

Depuis  plus  d'un siècle nous  avons proposé plusieurs explications pour  les illusions

géométriques mais les plus convaincantes s’accordent sur quelques points importants. 

 

  • D'une part, les illusions sont du domaine perceptif et n’ont rien à voir avec la pensée ou le raisonnement.En effet, nous savons que la plupart de ces illustrations sont des illusions géométriques, mais cela ne nous empêche pas de percevoir des déformations.
  • Ensuite, les illusions ne naissent pas dans la rétine ; elles apparaissent presque aussi nettement lorsque l'élément inducteur est placé devant un oeil et l'élément test devant l’autre oeil. Elles prennent donc naissance dans le système visuel, là où convergent pour la première fois les informations en provenance de chaque oeil.

II/ Exemples.         

                                                                                   Illusion de Titchener                       

 

  •  La mise en relation de grandeur : 

De nombreuses illusions produisent une mise

en relation de grandeur des éléments de la figure.

Il en résulte généralement un effet de contraste:

la grandeur apparente des éléments les plus

grands est surestimée par comparaison au plus

petit et inversement. Le cas le plus évident est

sans doute l’illusion de Titchener. On a cependant

invoqué à certains moments le principe

d’assimilation suivant lequel, lorsque les différences

sont minimes entre les plus grands et les plus petits

éléments, on a tendance à minimiser ces différences.

Il s’ensuit une assimilation d’un élément test à un 

élément inducteur plus grand (donc un surestimation

de l’élément test) ou plus petit (donc une sous-

estimation de l’élément test), alors que le contraste 

apparaît lorsque la différence entre l’élément 

inducteur et l’élément test est plus importante.

Le cercle central de la configuration du bas paraît

 plus grand que celui de la configuration du haut.

 

                        Illusion de Delboeuf

 

 

 

 

 

Le cercle intérieur de la figure de gauche paraît plus petit que celui de la figure de droite. 

 

 

 

 

 

 

  • Les effets d'angles :

 

Les illusions dues à des effets d’angles sont très nombreuses et elles sont sans doute parmi 

les plus spectaculaires. Les scientifiques se sont appuyés sur un principe pour les expliquer. 

 

-Notre  cerveau  a tendance  à  sur-estimer la taille  des angles  aigus  et a sous-estimer

celle  les  angles  obtus. Nous  avons  qualifié  ceci  de  principe  d’orthogonalité,  étant 

donné qu’il s’agit dans chaque cas d’une tendance à ramener l’angle vers un angle droit.

 

 

                        

                            Illusion de Hering 

 

 

Ce principe peut s'appliquer

à l'illusion de Hering ainsi 

qu'à l'illusion Muller-Lyer

 

 

 

Les lignes horizontales semblent incurvées, 

alors qu’elles sont physiquement droites et parallèles.

 

 

 
 

Illusion de Muller-Lyer                       

 

 

La ligne du haut paraît plus courte que celle du bas.

 

 

 

  • Les illusions de perspective:

La présence de traits suggérant la perspective entraîne des illusions de grandeur. À même grandeur physique, une forme paraissant plus éloignée qu’une autre sera vue plus grande et inversement. Ainsi, l’illusion de Ponzo, qui pourrait être également considérée comme une illusion de mise en relation de grandeur, est fréquemment expliquée par un effet de perspective. 

 

                        Illusion de Ponzo 

 
 

Ici, les éléments inducteurs sont les l’angles noirs qui converge vers le bas, et les éléments test sont les deux segments rouges qui a cause des angles sont apparemment différentes alors quelles sont identiques. 

 

 

  • Illusions subjectives:

Les illusions subjectives sont des formes reconstituées par notre imagination que cerveau perçoit. Celui-ci a tendance à prolonger inconsciemment tous les segments et cherche à leur donner un sens. Les illusions subjectives se distinguent des illusions vues jusqu'ici de fait qu'elles sont la conséquence, non pas d'une erreur d'estimation ou autre, mais de notre imagination.

             Illusion de Kanizsa               

Les triangles que nous croyons deviner à gauche n'existent pas. Il n'y a qu'un font blanc, six segments et trois cercles bleus, divisés par une portions. Pourtant notre cerveau, "trop" performant refuse de croire à un hasard : un tel alignement ne peut être anodin. Il recrée donc une forme connue. Ici nous pensons voir plusieurs triangles, alors qu'il n'y en a aucun.